Charlie

Les réseaux sociaux sont drôles de nos jours. Tellement différents à 2014-2015, pour le meilleur et pour le pire. Surtout pire probablement, mais c’est un autre débat.

J’ai une nouvelle obsession secrète depuis quelques semaines, et c’est 100% la faute de Tiktok.

Est-ce que ça se peut qu’une partie de moi a envie de plus que la musique maintenant? Que j’ai besoin d’une base plus solide qu’une mélodie catchy pour m’intéresser particulièrement à un artiste? Sûrement, puisque mon inconscient ne se remet pas encore de ceux qui n’ont pas tenu leurs belles paroles et m’ont déçue de la pire des façons dans les meilleurs moments. Mais ça, c’est aussi un autre débat.

On s’adapte comme on peut, au fil du temps qui passe et qui nous fait vivre différentes expériences. Notre corps réagit différemment, nos pensées vont ailleurs, notre coeur nous confirme qu’on ne devrait pas toujours se fier à notre première impression ou une idée préconçue, que ce soit positif ou négatif.

J’ai envie d’intentions sincères, je veux un discours qui se tient avec des actions concrètes sans m’attendre à ce que tout soit parfait. Je veux de l’humanité, des émotions explicites, des mots réfléchis ou irréfléchis mais qui sont ressentis.

J’ai envie de me remettre en question, de remettre mes goûts et mes opinions en question, j’ai envie d’être confrontée et perdre le réflexe de penser que j’ai raison simplement parce que selon ma perspective personnelle, c’est la seule perspective valide. J’ai surtout envie de ne plus idolâtrer et mettre sur un piédestal qui que ce soit. J’ai envie d’être intéressée envers des gens, sans penser qu’ils représentent un idéal et que j’aime tout d’eux. There’s no such thing as perfection.

J’ai envie d’écouter de la musique sans m’intéresser aux artistes. J’ai envie de m’intéresser aux artistes sans écouter leur musique. Et j’ai envie de m’intéresser aux artistes tout en écoutant leur musique. J’ai envie de tout. *edit août 2023: j’ai l’impression que c’est ce que j’ai fait depuis mes 18 ans, pourquoi je remettais tout en question en octobre 2022? #iykyk

Dans ce cas-ci, je n’écoute pas la musique de cet artiste. Je n’aime techniquement pas l’art de cet artiste, je ne connaissais pratiquement rien de lui. Je n’aurais jamais pensé à mettre un de ses albums pendant une soirée ou même seule sur la route. Je n’aurais jamais pensé mettre une de ses chansons dans une playlist ou demander secrètement son dernier single en demande spéciale à un DJ dans un bar.

Mais c’est la personne derrière la musique qui m’intrigue, m’interpelle, me parle, m’intéresse, me captive, m’excite moralement et m’intrigue encore plus.

J’ai une nouvelle obsession secrète depuis quelques semaines, et c’est 100% la faute de Tiktok.

Je l’avoue: son talent d’avoir un perfect pitch a été l’élément déclencheur de tout ça et TikTok a compris ça bien avant moi. Une vidéo après l’autre, entre deux vidéos d’Harry Styles sur scène et d’entrevues de Zane Lowe, la plateforme m’a eue lentement, mais (très) sûrement. Tiktok a compris que ce qui pouvait être gossant pour certains allait être charmant pour moi.

Sa passion pour la musique est ce qui m’a influencée après à me pencher plus sur lui. Sa créativité à jouer avec les sons et mettre en pratique ce qui se bouscule dans sa tête. Sa vive intention de construire ce qui pourrait devenir la soundtrack de la vie d’un paquet de gens. Ça m’a poussé à écouter des podcasts, des entrevues et lui accorder une bonne partie de mon temps pour aucune raison sensée.

Au fil de quelques années d’introspection, j’ai dû me rendre à l’évidence qu’en ce qui concerne mes intérêts, c’est noir ou blanc. Aucun entre-deux, zéro compromis. Soit j’aime sans bon sens, à vouloir voir douze fois le même spectacle d’une tournée, à regarder une série dix-sept fois, à écouter un album quatorze fois par jour pendant trois mois, à aller au même bar ou au même café encore et encore. Soit je ne comprends pas pourquoi des gens portent autant d’attention à quelque chose qui me parait fade. Dans ce cas-ci, même si j’ai encore de la misère à me l’avouer, c’est assez évident dans quelle catégorie il se trouve.

J’essaie simplement de me faire accepter que si je n’écoute pas la musique de cet artiste – même si son dernier album est sans doute ce qu’il a fait de mieux jusqu’à présent – la personne qui se cache derrière est plus intrigante qu’un paquet d’affaires.

Que le processus est plus important que le résultat final.

Bref, j’ai écrit sur (beaucoup plus que) Charlie Puth.