Prologue

« There’s no such thing as a long time ago. There’s only memories that mean something, and memories that don’t. »

Ça m’arrive trop souvent de jeter un coup d’œil où notre conversation se trouve dans ma liste de messages textes. Comme si ça me rassurait de vérifier où il est, comme si ça changeait vraiment quelque chose que ce soit la dernière personne à qui j’ai parlé ou la vingt-deuxième. Comme si j’avais besoin de voir ses mots pour me rappeler qu’ils sont vrais, qu’ils sont là.

Il y a des jours où j’ai envie qu’il se retrouve toujours en premier, parce que les fois que ça arrive, ses mots sont simples mais sincères et les miens viennent naturellement, sans se poser de question avant d’appuyer sur Envoyer. Il y a des jours où je pense à supprimer d’autres conversations pour qu’il remonte dans les rangs, pour garder les émotions qui passent au bout de mes doigts encore plus proches. Comme si je pouvais m’effacer quelques souvenirs pour croire ceux avec lui plus récents.

Puis il y a d’autres jours où je me dis que c’est lui que je devrais peut-être effacer.
Ça va, ça vient. Ça dépend des jours.

(Je l’avoue à pas grand monde, mais) Ma mémoire fonctionne drôlement. Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait mardi dernier, mais je raconterais sur le bout de mes doigts où j’étais à chacun de ses messages reçus. Tout comme il me serait difficile d’oublier le mélange de désir et de tendresse quand nos peaux se rencontraient et qu’on oubliait tout le reste. Tu prendrais mon téléphone et choisirais au hasard quelques mots de 2018, que ça me transporterait facilement à un endroit, comme si le temps s’était arrêté.

Pas besoin de préciser que je me souviens aussi des captures d’écran prises, des photos sur le vif, ou des moments où nos regards se croisaient plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu. Moi le première surprise de l’attention qu’on s’accordait.

Il me rappelait les émotions que j’avais vécues par procuration dans les comédies romantiques. Il rajoutait l’intangible dans les chansons entendues pour la première fois, à me demander pourquoi je ne les avais pas connues avant. Il me faisait vivre les émotions intérieures qu’on ressent les premières secondes qu’on rencontre quelqu’un d’intriguant ou les dernières juste avant qu’on l’embrasse, mais à répétition encore et encore, à chaque message. C’était stimulant, enivrant, étourdissant et un paquet d’autres affaires le fun.

J’aime ça lorsqu’il m’écrit encore et que je vois son nom qui m’attend en caractère gras, au top top top de la liste. C’est un peu comme s’il cognait à ma porte et m’attendait patiemment. J’aime ça prendre le temps de le lire et lui répondre tranquillement, comme si je prenais le temps de promener mes yeux sur lui de la tête au pied et qu’il en faisait de même.

J’ai tout mon temps ; je te le donne si tu veux.

C’est vrai ce qu’ils disent par contre, qu’on regrette uniquement les chances qu’on n’a pas saisies. Qu’on regrette le passé seulement si le présent nous convient moins.

Je garde nos conversations en mémoire dans mon téléphone surtout pour me rappeler que je n’ai rien inventé et me rappeler que ça en vaut la peine. Noir Bleu sur blanc, tout est là. Tout y est. Pour le meilleur et pour le pire.

Ça vaut la peine.

Published by MARYLOUGB

Dis-moi ta chanson préférée. C'est tout ce qui compte pour commencer.

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