Nobody likes you when you’re 23[+6]

Je ne peux pas croire que je commence tout ça avec des paroles de blink-182. Je vous promets, le calibre s’améliore dans les prochains textes.

Malgré tout, ça me semblait approprié comme phrase. Je ne peux pas nier le fait de pouvoir m’identifier à une chanson qui parle d’agir encore comme une ado à 23 ans. Mais si on pensait plus jeune qu’on allait tous être un adulte-à-ses-affaires-qui-a-ses-shitstogether après l’université, c’est simplement la preuve qu’on n’avait aucune idée de ce qui nous attendait. Personne n’a le même parcours et le contraire serait vraiment perturbant. À l’aube de la trentaine (ouch), j’ai au moins l’impression d’avoir fait un bon bout de chemin depuis la première fois que j’ai montré mes cartes d’identité en souriant à l’entrée d’un bar.

Pas évident de redescendre de ses grands chevaux du début vingtaine, mais c’est tout de même important de prendre une pause et voir où on est rendu pour mieux continuer à suivre la parade. Je suis loin d’être prête à dire au revoir à la décennie qui vient de passer (on se calme là), mais je suis aussi tellement prête pour celle qui s’en vient. Je suis rendue à la B-side de mon vinyle de vie, mettons.

À l’aube de ma trentaine (ouch encore), j’ai envie de me poser plus de questions pour pouvoir avoir plus de réponses. Pas plus compliqué que ça.

J’ai envie de vivre plus d’émotions comme celles que j’ai vécues lorsque The Cure est monté sur scène pour la première fois devant moi en 2013: béat, les larmes aux yeux, comme s’il n’y avait plus rien ni personne autour de moi, la conviction que j’étais à la bonne place au bon moment, que tout est bien qui finit bien.

Je me souhaite par contre moins d’émotions comme celles quelques heures avant que The Cure soit sur scène pour la première fois devant moi. Les sueurs froides, recroquevillée sur moi-même dans une foule de milliers d’inconnus avec l’hésitation à savoir si j’allais exploser par en haut ou par en bas (lire le paragraphe précédent pour savoir comment ça s’est fini).

Dans la prochaine décennie, j’espère devenir moins orgueilleuse et avoir plus de facilité à détecter qu’une personne est spéciale pour moi si je réussis à sourire en conduisant à 4h du matin en écoutant The Chainsmokers entre deux petites villes de l’Ontario. Même principe si c’est la personne à qui tu penses avant de t’endormir: elle est sans doute plus importante que tu veux te l’admettre.

J’ai envie de dire à la fille de vingt ans que j’étais et rappeler à celle de trente qui lira ça : ta qualité la plus importante est ta patience. Imagine toutes les chansons qu’il te reste à découvrir, tous les spectacles qu’il te reste à vivre (et tout le reste).

Je me souhaite beaucoup plus de foules silencieuses comme celle du spectacle de Karkwatson en 2018 et beaucoup moins de filles à moitié saoules qui parlent de leurs dates d’il y a deux jours pendant un solo de Wild Nothing.

J’en ai profité en masse, mais je ne me le dirai jamais assez: achète tous les billets de spectacles que tu veux. Tous les billets d’avion/de train/d’autobus et accepte toutes les idées folles qui sont réalisables, aussi. You miss a hundred percent of the shots you never take, comme l’autre dit. Écoute-les en boucle, les chansons qui te restent en tête. Chante-les FORT les paroles qui ont été écrites pratiquement pour toi. Partage-les aux gens qui t’entourent, les artistes qui te font triper. Même si pratiquement personne prend le temps de répondre à tes Stories de chansons Spotify, c’est important pour toi donc c’est important.

Et finalement, si tu ressens quelque chose: dis-le. C’est valide, tout ce qui se passe dans ta tête, ton coeur et tout le reste. Si ça reste seulement dans ta tête, c’est de la gaspille. Du gros gâchis.

Pour terminer ça sur une belle note, voici la chanson que j’ai écoutée en boucle aujourd’hui. C’est pas un album complet, mais c’est doux.

Published by MARYLOUGB

Dis-moi ta chanson préférée. C'est tout ce qui compte pour commencer.

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